Appel à contributions : Cahiers d’Études africaines

Les Cahiers d’Études africaines sont à la recherche de contributions pour un numéro thématique intitulé « Le retour de la restitution : Mobilisations, imaginaires, (ré)appropriations ».

Pour les chercheurs intéressés, voici un extrait de l’appel à contributions mis en ligne par le Respatrimoni :

« Cet appel propose de déplacer la focale : 1) de l’Occident aux pays africains concernés, 2) des questions de restitution aux problématiques du retour, 3) de la vision muséocentrée aux rôles des diasporas et du tourisme, 4) des instances et autorités officielles du patrimoine aux lieux, récits et transmissions considérés comme marginaux, secondaires ou officieux. L’objectif  de ce numéro est donc d’étudier les enjeux politiques, les rôles économiques, les usages sociaux du retour des objets depuis les pays concernés à travers trois thématiques :

1- Enjeux politiques et identitaires des mobilisations pour la restitution

Appuyées sur des archives, des enquêtes ou des témoignages, les propositions documentent la généalogie des demandes et des mobilisations. Qui en sont les acteurs ? Quels en sont les réseaux et les enjeux ? Quels rôles les institutions et les conventions internationales ont-elles joué ? Quelle est l’importance des communautés diasporiques dans les mobilisations ? Quelles sont les relations entre les acteurs et les débats passés et actuels ? Quels sont les enjeux politiques des demandes de restitution : revendications politiques internationales, enjeux de confortation ou de contestation du récit national ou des pouvoirs en place ? Quelles sont les mobilisations locales, nationales ou transnationales ?

2- Dispositifs culturels et justifications économiques et marchandes du retour

Les articles de cet axe examinent les  matérialités, les justifications et les dispositifs du retour juridiques, techniques, administratifs ou scénographiques. Quelles sont les conditions juridiques du retour, quelles en sont les modalités concrètes et leurs enjeux ? À quels publics les musées concernés par le retour s’adressent-ils ? Quels sont les rôles respectifs du marché de l’art africain, des conventions patrimoniales et des labellisations touristiques ? Quelles places les arguments touristiques tiennent-ils dans le dispositif et ses justifications ? Comment viennent-ils conforter ou, au contraire, s’opposer à d’autres motivations, notamment politiques, culturelles et religieuses ?

3- Mémoires et (ré)appropriations sociales 

L’enjeu est ici de décrire « le retour » depuis et à partir des sphères sociales se considérant comme propriétaires, héritières ou garantes des objets concernés : institutions culturelles ou religieuses, autorités ou communautés traditionnelles, monde artistique, etc. Les articles s’intéressent aux attachements et aux valeurs revendiqués, aux bénéfices (ou maléfices) attendus du retour de ces « choses », aux manières dont elles font « identité » ou « altérité ». Quelles sont les relations entre les échelles institutionnelle, communautaire, les appropriations visibles des objets et les mémoires orales et intimes — mémoires familiales, des cultes —, les matrimoines (Hertz 2002) qui accompagnent leur retour ? Enfin, quels rôles artisans et artistes jouent-ils dans les reconnexions culturelles et les reconfigurations sociales liées au retour ?

Si les débats sont focalisés sur les restitutions en Afrique francophone, ce numéro souhaite s’ouvrir à tous les mondes africains pour éclairer les différents contextes de spoliations coloniales, les disparités postcoloniales, la diversité des mobilisations. Les articles documentant par des enquêtes les demandes de retours, les accueils effectifs et l’analyse des termes locaux en usage seront vivement appréciés. Les articles associant des acteurs impliqués au travers d’entretiens ou de co-écritures seront bienvenus. Ce numéro double est prévu pour septembre 2023 et sera enrichi des travaux de l’ANR ReTours. »

La date limite pour l’envoi de propositions est fixé au 15 mars 2021. Pour plus d’informations, visitez le site du Respatrimoni.

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