Traumatisme collectif pour patrimoine : regards croisés sur un mouvement transnational
Sous la direction de Bogumil Jewsiewicki Kos
ACFAS, Université du Québec à Trois-Rivières, 7 et 8 mai 2007
Ce colloque pose le problème des traumatismes du passé (guerres, esclavage, famines, épidémie) qui constituent eux aussi un héritage collectif, parfois au même titre que les constructions architecturales, les langues ou les coutumes. Or, si ce patrimoine de souffrance s’avère souvent un fardeau commun, il se révèle parfois également comme un facteur identitaire, voire rassembleur. Ce colloque se propose d’examiner comparativement les mécanismes et les processus d’émergence et de construction des traumatismes collectifs du passé en tant que patrimoine immatériel.
Une première séance interroge la survivance de la Première Guerre mondiale à travers les ruines qu’elle laissait dans les paysages et dans les esprits ; un second temps prolonge la réflexion sur l’aire occidentale en posant la question de savoir si la mémoire de la Shoah produit un modèle unique ? Une autre séance est consacrée aux questions de la mémoire de l’esclavage. Celle-ci s’intéresse aux exemples béninois, haïtien, et brésilien.
La journée se terminait par la projection d’un document exceptionnel proposé par Philippe Baylaucq « De feu et d’eau ». Ce réalisateur travaille actuellement à l’achèvement d’un projet qui le mène de New York à Kaboul en passant par le Japon. La projection d’un film sur le documentaire constitué de séquences sélectionnées introduisait un échange avec la salle soulevant notamment la question de la pertinence de patrimonialiser des traumatismes collectifs et sur la difficulté des rencontres de cultures et de personnes.
La seconde journée du colloque était placée à l’heure post-communiste avec des approches de la situation en Europe de l’Est tels, entre autres, la complexité mémorielle en Ukraine et un tableau de la situation en Roumanie. L’ensemble des présentations des deux journées se retrouvait dans la synthèse proposée par Bogumil Jewsiewick et la conclusion de Jocelyn Létourneau, qui rapprochait celle-ci de son expérience de la mémoire québécoise.
Le patrimoine des sciences de la terre
9e symposium international sur le patrimoine culturel des géosciences, de l’archéologie, des mines et de la métallurgie
Du 2 au 7 septembre 2007, Université Laval
Sous la direction de Réginald Auger, archéologue, directeur du CÉLAT (Centre interuniversitaire d’études sur les Lettres, les Arts et les Traditions)
Souvent négligé dans les approches scientifiques ou économiques, le patrimoine issu des activités minières et industrielles demeure une source importante de savoir et de mémoire, tant sur l’évolution des technologies que sur les conditions de vie des sociétés ou sur l’occupation et l’exploitation du territoire et de ses ressources. L’intérêt croissant des chercheurs pour ce patrimoine, ainsi que l’apport des technologies de l’information dans la recherche et la conservation en font un domaine multidisciplinaire en plein développement.
La thématique du colloque porte sur la métallurgie antique, la technologie des premières mines, la quête des métaux précieux, l’étude de scories et l’enseignement des Écoles des Mines. Il a pour but d’examiner le patrimoine minier comme une entreprise commerciale au centre d’échanges internationaux et de découverte de nouveaux territoires. Ce phénomène commercial, en plus de laisser des traces tangibles sur le paysage naturel, a aussi grandement influencé le patrimoine bâti qui nous entoure.
Les chercheurs qui participent sont d’origines disciplinaires éclectiques – archéologues, géologues, historiens, archivistes, ingénieurs – mais ont en commun un intérêt pour le patrimoine matériel. Ces participants, au nombre de 150, proviennent de quelque 15 pays. Ce colloque en sera à sa première édition au Canada et à sa deuxième en Amérique du Nord. Cette rencontre internationale s’inscrit dans la perspective des événements du 400e anniversaire de la Ville de Québec. L’Institut du patrimoine et le CELAT, de l’Université Laval, joignent leurs ressources pour l’organisation de cette rencontre scientifique, dont la publication des actes est prévue dans la collection « Patrimoine en mouvement », aux Presses de l’Université Laval.
3e Rencontre internationale des jeunes chercheurs en patrimoine
Rennes 12 et 13 octobre 2007
Supervision scientifique : collaboration sous la triple tutelle scientifique de l’équipe d’accueil 1279 – Histoire et critique des arts en France (Jean-Yves Andrieux, Université Rennes 2), des chaires de recherche du Canada en patrimoine urbain (Luc Noppen, UQAM) et en patrimoine ethnologique (Laurier Turgeon, Université Laval).
La rencontre aura lieu exceptionnellement en France et propose une réflexion sur le phénomène de la patrimonialisation, en insistant sur la fabrication, l’usage et le réemploi des monuments et des objets patrimoniaux. Le vingtième siècle, en effet, a été profondément marqué par une prise de conscience patrimoniale. Invention du monde occidental, le patrimoine est essentiellement une affirmation identitaire, souvent nationale, rattachée à une réalité historique et spatiale que le regard de l’autre a contribué à créer et à diffuser. Décliné sous de multiples facettes, le patrimoine représente les collectivités autant par le biais du monument historique que par celui du paysage urbain, car la notion est devenue aujourd’hui mondiale tout autant qu’immatérielle. On n’omettra pas, dans cette nomenclature simplifiée, de traiter le patrimoine de proximité et de prendre en considération les paramètres politiques dont il est toujours le produit.
Les multiples enjeux qui entourent le développement de la notion de patrimoine soulèvent de nombreuses questions : quelles sont les valeurs patrimoniales qui peuvent qualifier un objet, un usage ? Que conserver et sur quelles bases ? Quelles sont les intentions sous-jacentes de la patrimonialisation ? Que mettre en valeur ? Que transmettre et comment ? Comment conserver et à quelles fins ?